Tag Archives: élégance

Paris versus New York

16 nov

 

Entre Paris et New York, le cœur bobo balance.
D’un côté l‘élégance et le romantisme français, de l’autre la ville de tous les possibles…
Si  la Parisienne raffole :
– de son vélo chiné dans une FAT (foire à tout),
– de sa baguette croustillante trempée dans un p’tit crème  (et servie accessoirement par un garçon de café à la muflerie bien française ),
– de son 120 mètres carrés décoré par ses soins moyennant force lectures de blogs déco,
– et de ses « soldes presse » Isabel Marant…
qu’est-ce qu’elle ne ferait pas aussi pour vivre dans un loft à Brooklyn, se déplacer en « cab », pouvoir faire du shopping le dimanche un mug de « cafe latte » à la main, et se bâfrer de bagels .
Dans un blog intitulé Paris vs. NYC, Varham Muratyan, graphiste de son état et New-Yorkais de naissance,  dessine jour après jour ce match urbain des plus amicaux.  Succès tel qu’une expo était organisée en septembre chez Colette, suivie d’un livre qui vient de paraître aux éditions 10-18 et qui présentement fait le buzz.

Il y a de bonnes idées qui sont des coups de génie.

Jeanne Ably

Photo: Hélène Pambrun

Élégance française

15 avr

   Question moderne : – Qu’est-ce que l’élégance française, dont on nous bassine avec une certaine insistance et qui s’exporte, paraît-il, à coups réguliers de Bardots, de Cotillards, de Gainsbourg et de french lovers ?
    Réponse traditionnelle : – Une absence totale de manières, de calculs et de chichis. Un don particulier pour le “pas fait exprès”. Une désinvolture absolue. Une façon d’être et de se comporter qui proclame très hautement : fringues, cheveux, godasses, rien de tout ça n’a la moindre importance, mais bon.
    Exemples. Un imper noué à la va-vite. Un jean APC délavé et troué. Une chemise Lacoste dont le crocodile s’est fait la malle. Bref, le mépris du détail.
    Voyez l’épouvantail : c’est le dandy  par excellence. Pas seulement parce qu’il porte un Burberry’s. Mais parce que sa tenue rejoint celle du clochard, qui est toujours le plus chic de la rue. L’un et l’autre brillent par leur absence de pause. Vive la chute du bling bling ! 

Suzanne Ably

Simili

12 mar

photo: Blandine Lejeune

 

Dilemme vestimentaire chez le bobo : Comment concilier la vogue actuelle du cadavre de mammifère porté en steak ou en pelisse avec la religion écologique et le respect de la nature ?
Adoptons l’ersatz, endossons le simili ! Acclamons le synthétique !       

La fausse fourrure sera la tendance 2012, et c’est tant mieux. Au nom du hamster et du toutou qu’on a chéris jadis, réjouissons-nous de cette petite trêve dans la tuerie, qui n’altérera en rien notre élégance.

S.A

La Parisienne

4 jan

Photo : Blandine Lejeune

 

Figure majeure de notre patrimoine et vrai Caractère de La Bruyère, tantôt fustigée et tantôt célébrée, dans tous les cas objet de convoitises, la Parisienne, tel le bobo, n’en finit pas de faire couler l’encre. Une exposition lui est présentement consacrée aux Galeries Lafayette, prétexte à pipeleter.

       Ni déballage de chair ni string qui dépasse, le cheveu savamment décoiffé, la touche de maquillage idoine sans Botox ni bling-bling, la Parisienne est toujours au top. Ce n’est pas nous qui le disons : l’élégance à la française est une évidence internationalement proclamée. La Parisienne ne se gêne pas pour relooker son mec, des fois qu’elle l’aurait connu en marcel et en chaussures pointues. Elle fait de ses enfants des fashion victims dès le bac à sable. Quant à son intérieur,  chaque détail en est chiadé à mort, de l’applique murale jusqu’au coquetier. La déco, ça la connaît : plus au courant que Wikipédia,  elle chine ses meubles à la Croix Rouge et rougirait d’être vue chez Ikea. Si son mec est bricoleur, c’est l’idéal : rien de plus chic que le fait-maison.

       La Parisienne est au régime depuis l’aube des Temps. Ça ne l’empêche pas d’être plus portée sur la bouteille que sur le sport en salle. Toutes les occasions lui sont bonnes de se taper un p’tit verre en se grillant une  Marlboro light. Autre boisson fétiche : le p’tit noir ( tout est p’tit avec elle ) qu’elle boira sur le zinc en feuilletant le Parisien, son i-Phone 4 à la main.

       Côté mondain, la Parisienne, femme accomplie, parlera du prix du mètre carré dans les dîners en ville, ceux qui rassemblent les genres et les réseaux à grand renfort de cartes de visite (avocats, écrivains, comédiens, call girls, docteurs ès squelettes de Pygmées). Elle se vantera  de sa dernière acquisition-vente-presse à la faveur d’une girly party strictement interdite aux maris, définitivement relégués aux couches-culottes et aux poussettes.

       Plus généralement, cet être survolté a le sens de  la « nigth » et du loisir éthylique,  un goût prononcé pour le name-dropping et les virées du week-end. Fondue de musique et djette à ses heures, elle passe derrière les platines dès que l’occasion se présente, même le jour de son mariage, puisqu’un mariage est aujourd’hui de bon ton (moins vulgaire que le Pacs).

       Ses traits de caractères ne sont un secret pour personne : égoïste, contestataire, râleuse, resquilleuse, la Parisienne, malgré une éducation au cordeau et des écoles privées hors de prix, dit à peine bonjour et n’arrive jamais avant dix heures du soir à un dîner. Elle a toujours trop froid ou trop chaud. Elle déteste le dimanche et encore plus le lundi. Elle vomit la baguette trop cuite, le métro aux heures de pointe, les escalators en panne. Elle prend les sens interdits en Vélib ( qu’elle rendra à la 29e minute, la première demi-heure étant gratuite ), elle remonte la queue du cinéma, elle se bourre dans les cocktails. À la moindre anicroche elle vous engueule. C’est par-dessus tout une emmerdeuse. Faut dire qu’elle a de qui tenir. Louise Michel, Simone de Beauvoir, Isabelle Thomas, Yvette Roudy, Ségolène Royal, Catherine Deneuve sont ses modèles, dont la liste n’est pas close.

Jeanne Ably

 La Parisienne Du 1er avril au 4 juin 2011 aux Galeries Lafayette du mardi au samedi de 11h à 19h ( entrée libre )

Vêtements technique

26 juil

L’art d’être élégant, c’est celui de n’en avoir pas l’air.
Rien de moins élégant que le tirage à quatre épingles. Rien de plus chic que le vêtement de travail, qui tire son charme de son utilité, de son absence de pose.
Le vêtement de travail affiche la noblesse de l’action, qui l’en récompense en lui dictant de belles coupes, des matières solides, des couleurs et une souplesse que le temps et l’usage se chargent d’améliorer.
Par exception et pour éviter la redondance, nous ne parlerons pas ici de Brando.
Nous ne mentionnerons pas son marcel en lambeaux.
Nous n’évoquerons pas sa condition de garagiste dans Un tramway nommé Désir, qui lui vaut une tenue que nul ne saurait sublimer comme il le fait.
Nous constaterons néanmoins au passage que la salopette de mécano, même déchirée, maculée de cambouis et portée par un rustre, c’est sublime. 
Osons une affirmation : le bipède humain de sexe masculin, à moins d’être dandy ou sapeur, est toujours plus élégant dans sa tenue de travail qu’en habits du dimanche.
Moralité à l’usage des messieurs (et même des dames, hein ?) : pas besoin de se ruiner chez les créateurs pour un vêtement qui se démodera l’année suivante.
Fonçons chez Carhart (où la marque spécialisée dans le vêtement d’ouvriers propose la salopette idéale), chez APC (qui fait de VRAIS  jeans), au BHV, dans les surplus militaires et les coopératives de marins-pêcheurs, où l’on trouve des pièces aussi intemporelles qu’opérationnelles. 
Un pantalon de charpentier ou de cuisinier, une robe de serveuse, un bleu de travail, un pull marin, des brodequins de jardinier ou une parka militaire : autant de métiers, autant de chances d’être classe.
Alors, vite, quittons nos hamacs et vautrons-nous dans le boulot.

S.A

 


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