12 sept
Cinquante notifications à la seconde, trois nouveaux groupes par jour, un paquet de nouveaux amis. Grâce à Whatsapp, plus de crainte de se sentir seul ou coupé de la marche du monde. Il y aura toujours quelqu’un – sœur, cousin issu-de-germain, pote de pote, voisin d’immeuble, collègue de bureau – pour vous informer « en temps réel » (comme disent ceux qui veulent dire en direct) de sa dernière biture et des prévisions météo pour demain.
Anniversaire surprise, apéro de dernière minute, “épisode caniculaire”, cagnotte leetchi de belle-maman, gastro du petit Anatole, tous les prétextes sont bons pour créer une énième « boucle ». Objectif ? Rester connecté aux autres vingt-cinq heures sur vingt-quatre en cultivant le sentiment qu’on fait partie de la bande. Pour mieux dire : combler le vide, en prenant bien soin de ne pas en oublier un centimètre cube, tout en participant au débat pour la gloire de balancer un max d’infos (histoire de montrer qu’on est là, houhou !)
Contrairement à Facebook – décidément has been – ça reste entre nous. Alors pourquoi se gêner. Liens d’articles, photos de rentrée, pain de soja réussi, tout y passe, l’utile comme le futile, pourvu qu’on se marre et qu’on puisse s’échanger l’assurance qu’à défaut de se voir en vrai, on s’adore.
De loin, mais à grand renfort d’émoticônes. Car on est potes, mais il y a des limites. S’inviter à dîner ? Pas que ça à faire.
Jeanne Ably
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