Archive | juin, 2011

L’adulescent

23 juin

        Il porte des baskets Nike tricolores, couvre le buffet dans ses soirées de bonbons Haribo et parle verlan. L’adulescent – contraction d‘“adulte” et d‘“adolescent” – est comme ces grands-mères qui ont remisé leur tricot pour courir le monde en quête de tourisme équitable. Il refuse de vieillir. Fan des séries tv qu’il matte en boucle sur son écran plasma, il voue un culte aux héros de son enfance, Spiderman ou Bécassine, et joue à la Play-station prostré sur son canap. Il adore se déguiser et pique leurs places de concert à ses ados d’enfants qui sont, par ailleurs, devenus ses “friends” sur Facebook. C’est la confusion des âges aggravée de la confusion des sexes. Tandis que le mari moderne pousse des poussettes et claque des bises entre copains, sa femme boit de la Leffe au goulot et se met à la boxe moyennant un soutif à coques d’acier.
       Et voilà que les petites filles portent des talons hauts, et s’envoient sms sur sms sur des cellulaires dernier cri.

Jeanne Ably

Retour aux sources

16 juin

Mort de l’aristo, exit la vie de château, désormais on publie ses origines populo. Les “fils de”, ras le bol : entre une Cécile de France du terroir belge et une Laura Smet née de Johnny, y a pas photo. Les stars font leur “coming out” social. Natalia Vodianova, Philipe Katerine,  Fabrice Lucchini… L’une se penche et s’épanche sur son enfance sur les marchés aux fruits de Russie. L’autre pose sur la pochette de  son dernier album aux côtés de ses parents, moyennes gens proclamés. Quant au troisième, nul n’ignore qu’il fut garçon-coiffeur avant de devenir le prodige qu’on sait ; et de qui tombe-t-il amoureux dans son brillant dernier film ?  De la bonne.

       La liste est longue de ceux qui proviennent de rien pour arriver à tout : Samuel Benchetrit, Dany Boon, Léonardo di Caprio ou encore Nikos, rencontré récemment en face de chez Prune et qui nous racontait sans qu’on le lui demande ses premières bagarres au bord du canal entre fils d’immigrés.

       Le phénomène va de pair avec l’obsession d’un retour aux sources. Le bobo adore boire son pastis dans le rade du coin avant d’aller se faire sa p’tite pétanque. Il part en vacances à Dieppe et se met au jardinage. Forcément, il s’ampute de sa particule, dès fois qu’il serait bien né. Surtout, il emménage à la Goutte d’or, car là (Bruni) est le vrai chic moderne.

Jeanne Ably



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