Dimanche
14 nov
C’est dimanche, que fait notre ami le bobo parisien ? Il s’habille, comme les autres jours de la semaine. Pas de survêt qui tienne, ni de vieilles tennis (sauf s’il passe le week-end à la campagne : auquel cas, il se fera un plaisir d’extraire aussi des profondeurs du grenier la parka et les bottes Aigle qui agacent l’autochtone).
Le dimanche, le bobo habillé, comme il faut, court les trésors de sa Ville lumière. Point de trêve dominicale pour cet être avide d’entertainment. L’homos festivus, ayant depuis longtemps déserté les bancs de l’église au profit des cabines d’essayage, rejoint la file d’attente de l’expo qu’il faut voir sous peine de mort sociale.
Il est citoyen cette France qui se lève tôt – le week-end, s’entend. La grasse mat’, il se la réserve pour les vacances, sauf quelques dimanches matin quand il est sorti la veille. Ce qui est rare. Guincher le samedi soir est un plaisir de ploucs.
Journée chargée pour le bobo : d’abord brunch entre potes sur le coup de 14 h, ou burger party chez soi ou dans l’un des innombrables restos du canal Saint-Martin et du Marais. Éventuellement, un peu de sport, avant de se goinfrer (pain et fromage, terrible association au dire des adeptes du dukan). Mais abdos et fessiers se cultivent encore mieux en semaine, après la journée de boulot, avec un coach à domicile.
Et c’est parti ! La journée s’annonce longue. Elle le sera. Le bobo consciencieux rassemblera ses dernières forces pour la sortie du dimanche soir dans un des clubs à la mode ou dans l’un de ces p’tits resto de quartier où l’on claque la bise au patron.
Autre possibilité : un cinoche au Mk2 quai de Seine, dont on possède la carte illimité pour des film japonais sous-titrés coréen.
Non, le bobo ne zone jamais dans son canapé devant un blokbuster américain en VF en se gavant de chocolat, ou pire, derrière son mac à tchater sur Facebook . Pour rien au monde ce malheureux ne fera ça. Dure, dure, la vie d’un bobo.
Jeanne Ably
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