Search results: pvf

PVF

11 oct

[peveef] n.m. – 2000; acronyme venant des mots pain/vin/fromage. Se dit d’un apéro dinatoire improvisé constitué de la base de ces trois éléments. Apanage de tout Français qui se respecte.

 

Morningophile

4 fév

IMG_0286-1

@Lancelot Lippi

5EACEDDC-D34A-4532-AC7E-A3129036E212

@Lancelot Lippi

 

               Se lever à l’aube, avaler une dizaine de kilomètres en petite foulée entre deux selfies face au soleil levant (qu’on s’empressera d’instagramer sous les hashtags #5am, #earlyriser ou #earlybird), puis se récompenser d’un Granola maison au lait de brebis. Et au boulot ! Has been les grasses mat’ et les croissants au beurre. Fini les PVF et les soirées sur rooftop sous un ciel étoilé de maboul. Au diable les séries télé, les dernières séances et les gueules de bois à la Kro : les morningophiles colonisent nos petits matins, chantés en son temps par Dutronc père.

              Débarquée des États-Unis, la tendance prend ses racines dans un ouvrage intitulé The Miracle Morning, best-seller outre-atlantique. Elle fait rage là-bas chez les people, les politichiens, les start-upers et autres maniaques du développement personnel. Pour n’en citer qu’un ou plutôt une : Ana Wintour, papesse de la mode et symbole s’il en fut de réussite, laquelle se vante d’être derrière son Mac à 5 h du mat’ pendant que les paresseux roupillent. 

             Même constat chez nous où les adeptes de l’épanouissement et de la productivité à tout crin sont de plus en plus nombreux à se retrouver dès potron-minet pour un cours de yoga ou une séance de méditation. Résultat : des applis smartphone voient le jour pour empêcher ces prosélytes, aussi à l’aise côté portefeuille que dans leur running rose fluo, de remonter leurs réveils. Sans parler des before work, concept de boîte de jour permettant de se déhancher un café à la main, au saut du lit. Ces lieux de perdition fleurissent çà et là et achèvent de «sociabiliser» nos derniers instants de répit. Le bonheur, c’était pour hier. L’enfer est pour demain.

Merci à Lancelot Lippi

Jeanne Ably

 

Maboul

19 août

11997435_10153477229295831_57877578_n

Photo : Aurélie Giraud

                                                                                                

De mini à maboul il n’y a qu’un pas, immense, celui qu’a fait le branché pour qualifier ce qui l’entoure.

Ce qu’il vit a pris de l’ampleur. C’était riquiqui, c’est devenu diluvien. C’était maigrelet, c’est devenu baraqué. Il prenait jadis des p’tits cafés dans le p’tit bar d’en face. Il boit désormais un Spritz sur un rooftop devant un coucher de soleil de maboul.

Venant de l’arabe et signifiant « fou », le terme est mis par lui à toutes les sauces et accolé à tous les mots. C’est la preuve que le relief est au rendez-vous de son parcours, que sa vie est plus fun que la nôtre.

Le branché ne souffre plus la mollesse ni la demi-mesure. Il n’est plus du genre à y aller de main morte. Il emprunte son vocabulaire à la Genèse (chapitre 7 verset V) où est décrit le déluge et le déchaînement des éléments que Dieu provoque pour remettre les hommes à leur place.

Faut dire que le branché a pris la folie des grandeurs. Plus question de se boire un côtes-du-rhône et de faire un PVF au camembert. On accompagne désormais son brie aux truffes d’un puligny-montrachet. Tout comme les anniversaires et autres célébrations de l’ego : DJ tatoués et cagnottes leetchi à quatre chiffres pour les grands ; fées ou magiciens de location avec macarons Ladurée pour les petits.

Le branché a soif de vues maboules, d’endroits dingos, il veut pouvoir dire que « c’était fou ».

Pourquoi les marginaux, les serial killers et les poètes maudits auraient-ils le monopole de la folie? L’homo conectus y a droit aussi.
Être dans le vent : un truc de ouf, voilà tout.

Suzanne Ably

 


Social Widgets powered by AB-WebLog.com.