Physio

18 mar

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Figure incontournable des soirées parisiennes et Rastignac des temps modernes : le videur. Rayban sur le nez et chaussures APC aux pieds, le physio 2012 a grimpé les échelons de la night. De gardien de porte le voilà devenu tyran de la nuit, régnant d’une main de fer (dans un  gant de boxe) sur le pauvre manant. Ni pitié ni miséricorde : d’un geste, notre cerbère renvoie au caniveau le misérable qui pensait s’en extraire, et refoule l’impudent qui croyait franchir l’entrée. Un seul de ses sourires ouvre aux heureux élus les portes d’un royaume, celui  de la branchitude.

Ses amis sont les peoples, comédiennes, rockeurs, politiciens et autres animateurs télé auxquels il claque des bises à tout va. Trop aristo pour le métro, il ne circule qu’en voiture de collection. Et puis quoi encore !  Quant à ses vacances, c’est au Cap-Ferret ou à South Beach, à grand renfort de Dom Pérignon et de name-dropping.

Forcément, le physio, après les « fils de » et les rappeurs multirécidivistes, se lance dans le cinéma. Il prend la pose dans les magazines. Libé lui consacre ses colonnes, surtout quand il a tué un resquilleur et défiguré deux bourgeoises. Sans parler de la blogosphère, qui chante ses louanges à voix multiple et vibrante. Bientôt, un roman. Et dans quelques années, le biopic tant attendu. C’est le héros balzacien dans sa splendeur. Son programme : être Joey Star ou mourir. S’il reste sur le marché une princesse de Monaco, il l’épousera.

Jeanne Ably

 

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