Marcel

28 oct

 

Éloignons-nous un instant des vestiaires et oublions le débardeur de Brando (encore lui) dans son Tramway nommé Désir. On déplorera éternellement d’apercevoir ce genre de pompe-sueur sur d’autres torses que le sien. La scène historique et hystérique du film a épuisé le sujet. Plus rien à ajouter.
Quitte à nous éloigner des écrans, allons au théâtre. Vu ce week-end une pièce dont le titre est précisément l’homonyme familier du tee-shirt sans manches, “Marcel”, mise en scène par Tommy Weber et servie avec un talent fou par les interprètes, Pierre Khorsand et Chloé Devicq. Ce moment d’art dramatique m’a comblée.
Marcel est un scénographe revenu de tout, flanqué d’un acolyte mi-souffleur mi-serviteur, garçon sans consistance mais fidèle. Il projette de clore sa carrière en montant Cyrano de Bergerac, rôle qu’il a manqué à l’époque où Rostand n’était autre que… son copain de classe.
Imbrication du théâtre dans le théâtre, la pièce, en forme de poupée russe gasconne, mêle avec brio tous les registres et en tout cas ceux qui nous plaisent : comique, amertume, absurde, nostalgie. Tout y passe, sauf le spectateur qui reste. Scotché à son siège, il jubile d’un bout à l’autre du jeu si juste des comédiens.
On n’oubliera pas de sitôt la scène du “casting des Christian”, hilarante au-delà du concevable, avec en guest-star une réplique de Louis de Funès plus vraie que nature !
Fidèle au passé, Tommy Weber flirte avec l’intemporel de façon terriblement présente.

Suzanne Ably


(“Marcel”, spectacle comique de Tommy Weber et Pierre Khorsand, théâtre du Marais ce dimanche à 16H (reprise en Janvier) infos www.theatre-du-marais.com, points de ventes habituels.

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